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Mes homélies


sermon

Chaque semaine, mon homélie pour le dimanche à venir est mise en ligne ici. Il s'agit du sermon que je donne lors de la messe que je célèbre en paroisse.
Vous trouverez ci-dessous mes homélies, de la plus récente à la plus ancienne, depuis le dimanche 17 octobre 2010, date de mise en ligne de ce site.

Régulièrement, je rassemble mes homélies en recueils, par année liturgique ou par thèmes. Cela vous permettra notamment de retrouver mes homélies antérieures à octobre 2010.
Vous pouvez télécharger ces recueils en suivant ce lien.

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, année B
homélie donnée par l'abbé Guéroult le 11-11-2012



Homélie
Chers amis,
Nous avons pensé utile, à la place de ma modeste prose, de vous donner le texte complet de l'homélie prononcée à Lourdes dimanche dernier par Mgr Vingt-Trois, Cardinal Archevêque de Paris, concernant les "supercheries" que le pouvoir en place voudrait nous faire avaler.
Merci, mon Dieu, pour ce discour vigoureux que nous attendions.
Merci également pour le rappel de la nécessité d'accorder à l'instruction religieuse le temps qui lui est dû

Reçu sur internet par le journal Le Figaro (04/11/12)

Le président des évêques français a donné un ton très politique samedi à son discours d'ouverture de l'assemblée des évêques réunie à Lourdes. Il a nettement récusé le projet du gouvernement sur le mariage homo, « le mariage de quelques-uns imposé à tous ». Et il a lancé un feu vert implicite à manifester.

De notre envoyé spécial à Lourdes

Le cardinal André Vingt-Trois n'a pas mâché ses mots, samedi matin, en ouvrant l'assemblée des évêques de France qu'il préside à Lourdes. Pour lui, le projet du mariage homosexuel du gouvernement repose sur une «supercherie» (celle de ne pas «reconnaître la différence sexuelle»), il instaure une «discrimination entre les enfants». Enfin, il est «le mariage de quelques-uns imposé à tous».

Sur le plan politique, il a récusé la légitimité de «l'élection présidentielle» et celle des «législatives» qui ne sont pas «un blanc seing automatique» quand il s'agit de réformes qui «touchent très profondément les équilibres de notre société». Il a donc appelé à nouveau les chrétiens «à saisir leurs élus en leur écrivant des lettres personnelles». Et, pour la première fois, il a poussé à manifester contre ce projet de loi même s'il n'a pas prononcé ce mot. Mais il a clairement affirmé que les chrétiens «doivent» utiliser «les moyens d'expression» d'une «société participative» pour faire «entendre» leur point de vue.

Enfin, compte tenu de la «gravité de l'enjeu», l'archevêque de Paris a réclamé au gouvernement un «large débat national» de façon à échapper «à la pression ostentatoire de quelques lobbies». Précisant que l'Église catholique ne défend pas ici des «privilèges confessionnels» mais «la fonction sociale du mariage qui ne dépend d'aucune religion». Une fonction «d'alerte» des consciences revendiquée par l'Eglise.

Un discours politique
Le prélat a également insisté sur le droit des enfants «à être élevé» par «ceux qui l'ont engendré. Il a cité à cet égard l'article 7 de la Convention internationale relative aux droits de l'enfant. Mgr Vingt-Trois a ajouté: «Dans certaines situations exceptionnelles, des personnes peuvent, pour le bien de l'enfant, assumer généreusement la responsabilité parentale. Elles ne peuvent jamais se substituer totalement à l'homme et à la femme qui ont engendré l'enfant».

Devant lui, réunis dans l'hémicycle de la conférence des évêques, 120 évêques l'ont applaudi chaleureusement. Ils inaugurent ainsi leur session annuelle d'automne qui va durer six jours. Si ce discours d'introduction du président élu est un rituel, il donne le ton des travaux. Et il y a bien longtemps qu'il n'avait pas été aussi politique.

Sans compter que le cardinal Vingt-Trois a conclu son propos avec une autre charge adressée, cette fois, à Vincent Peillon . «Puisque le ministre de l'Éducation nationale veut entreprendre un réaménagement de l'ensemble du temps scolaire et qu'il souhaite le faire dans une pratique de concertation, il serait assez étrange que cette concertation exclue la consultation de l'Église qui catéchise plus du quart des enfants de France».

S'appuyant sur «Jules Ferry» qui, lui, avait «très bien compris» la laïcité en «institutionnalisant» «le droit des enfants à recevoir une formation chrétienne librement choisie par leur famille comme complément de leur formation scolaire», le cardinal a plaidé pour que «le temps de la catéchèse» ne deviennent pas «une sorte de créneau négligé dans l'organisation du temps scolaire».

À côté de multiples questions internes dont celle de l'âge très élevé des prêtres français, les évêques vont notamment réfléchir cette semaine à Lourdes sur la question de «la présence des Chrétiens dans la société» et sur l'épineuse question du dialogue avec l'islam qui, notamment en banlieue, rencontre de plus en plus de difficultés.


AMEN



Toussaint, année B
homélie donnée par l'abbé Guéroult le 01-11-2012



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Homélie
Chers amis, nous fêtons aujourd’hui la belle fête de la Toussaint, nous sommes nombreux à être réunis. Beaucoup parmi vous viennent prier pour les morts, c’est une démarche respectable.

Cependant, le jour normal pour accomplir cette démarche serait plutôt le 2 novembre, 19h ici même, jour de la fête des morts.

La Toussaint, chacun comprend qu’il s’agit de fêter tous les saints, tous les amis de Dieu, qui sont vivants et non pas morts.

Pas les amis de Dieu passagers ou occasionnels, “Seigneur je serais plutôt de ton côté...”, mais ceux qui ont misé sur ce rapprochement une partie de leur vie.

L’idée aujourd’hui serait donc la suivante : qu’est-ce que c’est un saint ? Que faut-il faire, ou ne pas faire pour le devenir ?

Je voudrais prendre un exemple dans la vie ordinaire, car il existe aussi une sorte de sainteté laïque. Vous comprendrez tout de suite où je veux en venir. C’est la différence entre Neil Armstrong et Lance Armstrong.

Le premier a vécu 50 ans avant le second. Neil, c’est l’homme qui, le premier, a mis le pied sur la lune, le 21 juillet 1969. Le second c’est l’escroc à pédale que vous savez, hélas notre contemporain.

Neil Armstrong était un scientifique compétent. C’était aussi un homme droit, qui ne se serait pas permis d’appuyer sur la touche d’à côté. Par contre, l’autre Armstrong était un virtuose du trucage, la tromperie industrialisée, voulant en même temps apparaître comme un héros : un très mauvais exemple pour la sainteté.

Il me semble en effet que pour Neil Armstrong et beaucoup de savants, la pratique de la science est une pratique rigoureuse. La science demande des qualités intellectuelles, mais elle demande aussi beaucoup d’abnégation, c’est-à-dire d’humilité.

Evidemment, pour Neil Armstrong il s’agit d’une sorte de sainteté horizontale, qui n’est pas tout à fait la vraie sainteté. Cependant, c’est une bonne préparation pour déboucher sur les chemins de Dieu.

Parvenus à ce point de notre réflexion, je voudrais citer une parole de Jésus, lors de la messe de vendredi dernier, qui m’a beaucoup frappée. Devant des pharisiens pratiquant le mal, Jésus leur reproche une certaine intelligence tordue. Il leur crie : Esprits faux. Je pensais à ce fameux proverbe par lequel le poisson pourrit par la tête.

Autrement dit : si la sainteté demande des qualités morales, elle demande aussi une droiture de l’esprit. Hélas, cette valeur semble être de plus en plus oubliée, bafouée même, dans ce bas monde où nous sommes.

Re-hélas, cela existait déjà chez les Grecs. Ils avaient une catégorie de philosophes spécialisés dans les raisonnements tordus, on les appelait des sophistes. Ils ont fait des petits à notre époque qui sont assez gros.

En effet, les raisonnements fallacieux, cela ne manque pas au 21ème siècle.

On dit aussi des raisonnements spécieux, qui n’ont qu’une apparence de vérité. On parle encore de paralogisme, à côté de la logique. Jésus lui accusait un certain nombre de gens d’être des esprits faux.

Donc la sainteté demande, instamment, une certaine rigueur morale et intellectuelle, une grande loyauté.

Pour terminer, prenons un exemple historique : Kateri Tekakwhita qui vient d’être déclarée sainte par l’Eglise universelle. Cette personne a vécu au 16ème siècle au Canada. Elle faisait partie de la triste tribu des Iroquois, des gens sanguinaires et cruels. Ce sont eux qui ont torturé et tué les Pères Jésuites de Bréboeuf et Isaac Jogues. Ils vivaient près du territoire des Grands Lacs, qui se trouve actuellement pas très loin de New York. Kateri Tekakwhita a eu le grand bonheur de découvrir le message d’amour de Jésus, beaucoup plus séduisant que l’attirance de la cruauté chez les Peaux Rouges, ses frères.

Venons-en à la conclusion. Il paraîtrait que les Peaux Rouges Iroquois étaient anthropophages. Ce qui est surprenant, et peut-être admirable, c’est la raison pour laquelle ils pratiquaient cette anomalie. A la fois ils torturaient les blancs, les prêtres, les Jésuites, le plus cruellement possible, à la fois ils admiraient leur courage dans les épreuves. Et ils pensaient qu’en se nourrissant de leur coeur, ils pourraient acquérir les mêmes qualités.

C’est aussi ce qui nous arrive à la messe puisque, d’une façon non sanglante, nous consommons le corps du Christ.
AMEN



, année B
homélie donnée par l'abbé Guéroult le 28-10-2012


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Homélie
Chers amis, aujourd’hui, la grande actualité religieuse prend le pas sur la liturgie du 30ème dimanche ordinaire.

La grande actualité religieuse... il s’agit du 50ème anniversaire de l’ouverture du Concile Vatican II en 1962. Il s’agit aussi du bon pape Jean XXIII qui avait eu cette idée, à la fois originale et percutante.

Je vais vous donner quelques grandes lignes sur des aspects importants de cet événement, mais je ne vous dirai pas tout ! D’abord parce que j’en suis incapable ; ensuite, parce que chacun d’entre vous doit chercher, à droite et à gauche, des articles de journaux donnant des explications sur cette réunion de tous les évêques du monde il y a 50 ans.

Primo : je donne donc quelques grandes lignes, qui peuvent être assez éclairantes. Tout d’abord, savez-vous ce qu’est une révolution copernicienne ? Copernic et Galilée se sont aperçu que ce n’était pas le soleil qui tournait autour de la terre mais le contraire : la terre autour du soleil. Révolution copernicienne... cela signifie remettre les choses à l’endroit. La pyramide qui jusqu’ici essayait de tenir debout sur sa pointe, on l’a remise d’aplomb sur sa base.

La pyramide... il s’agit de l’Eglise. Auparavant, quand vous demandiez à un ami : “à ton avis l’Eglise, c’est quoi ?” il répondait : “le pape, les évêques, les prêtres, et quelques broutilles qu’on appelle des fidèles”. Révolution copernicienne, le Concile remet les choses à l’endroit; L’Eglise, c’est le peuple de Dieu avec le pape, les évêques. Mais d’abord le peuple.

Le premier Concile du Vatican au 19ème siècle avait défini la priorité du pape et son infaillibilité. Il était bien normal qu’on s’occupe des fidèles baptisés, appelés maintenant des laïcs chrétiens.

Secundo : une certaine autonomie des réalités temporelles.

Grosso modo, il y a deux sortes de réalités, les spirituelles, et les séculières. Séculier... ce qui se déroule dans le siècle, c’est-à-dire dans le temps. Eternel... ce qui est branché sur l’éternité.

Jésus nous avait déjà orienté vers une certaine séparation des domaines. Vous connaissez la phrase fameuse : “rendez à César ce qu est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu”. Disons que l’Eglise n’avait pas toujours suivi les consignes du maître. L’Eglise au cours des siècles s’est trop souvent laissée tenter par une confusion des domaines, le meilleur exemple étant l’Empereur Constantin, vers le 3ème siècle, décrétant que le catholicisme était religion d’Etat.

Ainsi, le Concile Vatican II nous rappelle, avec vigueur, la séparation des domaines. Des grands théologiens comme le père Chenu sont même allés jusqu’à promouvoir une autonomie des réalités temporelles.

Il semble que désormais, depuis le Concile Vatican II, l’Eglise ait abandonné la tentation de la théocratie.

Soit dit en passant, nous pourrions souhaiter que nos frères musulmans sachent, eux aussi, réunir quelque chose comme un concile, peut-être pas abandonner la charia, mais au moins mieux distinguer les deux domaines. Pour eux et pour nous, il y a une laïcité de bon aloi.

Tertio : nous pouvons évoquer un point qui semblera à certains plus négatif. Il ne s’agit pas des textes du concile lui-même mais d’une interprétation de plusieurs points, discutables. Le pape Benoît XVI en a parlé, des catholiques croient pouvoir prendre Vatican II dans une optique de rupture. Le pape insiste pour dire que Vatican II, malgré des changements importants, s’inscrit dans une théologie de continuité, continuité avec le message initial donné par Jésus à travers les évangélistes et Paul.

Certes, Vatican II apporte des modifications importantes mais, soyons précis, la question du latin et-ou du français, par exemple, n’atteint pas la doctrine de base, le fond des choses.

Plusieurs ont avancé un concept vague qui serait celui de l’esprit du concile. C’est un peu un fourre-tout dont il faut se méfier : restons fidèles aux textes de Vatican II.

Conclusion : pour terminer, regardons le point d’aggiorniamento touchant le regard catho sur les différentes religions. Vatican II répudie un concept discutable qui avait cours dans l’Eglise : hors de l’Eglise, pas de salut. Le concile nous demande d’avoir un regard moins abrupte sur les différentes religions, en essayant de voir en chacune d’elles les points positifs et récupérables. Le concile n’a jamais dit que toutes les religions sont bonnes. Cependant, du point de vue de l’oecuménisme, il a fait faire un pas en avant assez important.

Voila quelques pistes de recherche. Elles peuvent guider votre interrogation personnelle mais ne les remplacent pas. Maintenant : à vous de jouer ! Amen.

AMEN



29ème dimanche ordinaire , année B
homélie donnée par l'abbé Guéroult le 21-10-2012

Mc 10, 36-45
Jacques et Jean, les fils de Zébédée, avancent vers lui et lui disent: "Maître, nous voulons que tu fasses pour nous ce que nous allons te demander." Il leur dit: "Que voulez-vous que je fasse pour vous" -- "Accorde-nous, lui dirent-ils, de siéger, l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, dans ta gloire." Jésus leur dit: "Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que je vais boire et être baptisés du baptême dont je vais être baptisé?" Ils lui dirent: "Nous le pouvons." Jésus leur dit: "La coupe que je vais boire, vous la boirez, et le baptême dont je vais être baptisé, vous en serez baptisés; quant à siéger à ma droite ou à ma gauche, il ne m'appartient pas de l'accorder, mais c'est pour ceux à qui cela a été destiné." Les dix autres, qui avaient entendu, se mirent à s'indigner contre Jacques et Jean. Les ayant appelés près de lui, Jésus leur dit: "Vous savez que ceux qu'on regarde comme les chefs des nations dominent sur elles en maîtres et que les grands leur font sentir leur pouvoir. Il ne doit pas en être ainsi parmi vous: au contraire, celui qui voudra devenir grand parmi vous, sera votre serviteur, et celui qui voudra être le premier parmi vous, sera l'esclave de tous. Aussi bien, le Fils de l'homme lui-même n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude."

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Homélie
Jacques et Jean, deux jeunes “accros” qui en veulent, des jeunes “gonflés”, tel pourrait être le titre de l'évangile d'aujourd'hui. Jacques et Jean, fils du pécheur Zébédée, de Bethsaïde, sur le lac de Tibériade.
Voilà deux jeunes qui contrastent avec le charmant rêveur de dimanche dernier, le jeune homme riche, qui aurait voulu concilier l'inconciliable, c'est-à-dire Jésus et les excès, le bien et les biens, et qui finalement, invité par Jésus à choisir, a choisi la facilité, et s'en est allé, pas très fier, baissant la tête, quel aveu ! Je le disais dimanche dernier, je le répète : on peut avoir les poches pleines et le coeur vide...
Les deux jeunes d'aujourd'hui, Jacques et Jean sont d’un genre différent. Comme beaucoup, ils sont à la fois réalistes et idéalistes, partisans d'un bouleversement radical de la société, avec un changement de gouvernement qui mènerait Jésus au Pouvoir, eux-mêmes bien sûr devenant ministres. Ce sont des gars "du tonnerre", c'est d'ailleurs le surnom que leur donne, texto, l'évangile !
Ils n'hésiteraient pas, pour en arriver là, à jeter le feu du ciel, c'est-à-dire l'orage, sur les récalcitrants, histoire de les calmer. Il est vrai que cette époque n'était pas très moderne. Le napalm, les lance-flammes et la bombe atomique n'ayant pas encore été inventés, ils devaient se contenter du “feu du ciel” pour exterminer leurs petits camarades...
Mais à côté du tempérament un peu extrémiste de ces deux jeunes, pour être honnête il faut dire qu'il y a aussi chez Jacques et Jean de la générosité : ils acceptent de payer de leur personne, “boire la coupe”, la coupe amère de la souffrance, ou encore recevoir le baptême du sang, un peu comme on parle du “baptême du feu”, avec de drôles de dragées.
Leur adhésion à Jésus est inconditionnelle, sans réserve, sans limite. Pour le Christ ils ont tout quitté, sans marchander, sans chipoter : leur métier, leur barque, leur famille. Nettement mieux que le jouvenceau de dimanche dernier.
Ils vont essuyer des “coups durs” : la Passion et les avanies subies par ce Jésus qu'ils aiment, tout les scandalisera. Mais ils ne reviennent pas en arrière. Leur fidélité n'est pas une fidélité flottante, comme le cours du dollar ou des autres monnaies. Ils ne décrochent jamais. Et la réalité de leur âge mûr sera infiniment plus enivrante que le rêve de leur jeunesse.
Petit à petit ils seront purifiés de leurs ambitions et de leur suffisance de jeunes risque-tout. Ils sauront mettre le prix, pour rejoindre le Christ de leur jeunesse, dans la Maison du Père. Jacques sera le premier martyr parmi les apôtres, en l'an 42. Jean sera le dernier témoin des douze, il mourra à Ephèse, vers l'année 100.
Revenons à l’évangile d'aujourd'hui. La demande de Jacques et Jean, utilisant les bons offices de la mamma (il faut toujours faire jouer ses relations) a provoqué l'indignation des dix autres (qui d'ailleurs ne valent pas plus cher car eux aussi espéraient monter sur le podium ou bien être décorés de la Légion d'Honneur). Jésus, lui, profite de cette crise de jalousie pour mettre les choses au point. Il précise : on n'entre pas dans le Royaume de Dieu pour faire carrière. Au contraire : on recherche les postes dont les autres ne veulent pas. Eventuellement être mis au placard !
Dans les Sociétés, dans les Etats, les chefs font sentir leur pouvoir, main de fer, gant de velours. Dans l'Eglise, il n'en sera pas ainsi. L'autorité sera envisagée comme un service et non comme un prestige ou un pouvoir. Dans l'Eglise, pour ceux qui ne la déforment pas, il ne s'agit pas de briller, mais de s'effacer. Dans l'Eglise, les fausses valeurs qui ont cours dans la vie doivent être retournées. C'est le paradoxe de la Croix. Le Christ met sa croix, il met une croix sur la volonté de puissance, comme dans les grands jeux des scouts on désignait une fausse piste par un x ; comme sur une écriture on barre une idée fausse par une croix.
Pour conclure, chers amis, portons notre regard sur l'exemple du Christ lui-même. Relisons cette parole capitale de l'évangile de Marc, et finalement de tout l'évangile : “Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude”. Sans doute le sommet de l’évangile de Marc.
Dans les journaux maintenant on voit encore assez souvent des hommes qui, mettant la main dans la caisse, n’hésitent pas à “se servir”. Jésus lui, pas du tout. Il est venu pour servir et non pour se servir.
Les savants qui étudient l'évangile à la loupe (on les appelle des exégètes), remarquent le caractère très ancien et sémitique de l'expression : "donner sa vie en rançon". Ils en déduisent que, par conséquent, il y a de grandes chances que cette parole nous soit parvenue telle quelle, telle que prononcée par le Maître.
Le Christ que nous aimons s'est constitué prisonnier. Il s'est offert comme otage. Il règle l'addition à notre place, il a remboursé la casse, il a soldé, apuré les comptes. Il paye de sa personne, avec son sang. Il a tout réglé cash, en liquide.
"Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie en rançon pour la multitude".
Oh oui, chers amis, laissons-nous faire par un Dieu si “cool”, pas du tout Jupiter, un Dieu si bon, le Bon Dieu.
AMEN



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